Weil, Simone.- Venise sauvée.- Paris : Rivages poche, 2020.- (Petite bibliothèque ; 956).
Résumé :
« Une cité parfaite en passe d’être entraînée dans le terrible rêve de la force : un homme attentif qui, soudainement, la voit et la sauve. » «Venise sauvée», l’une des très rares œuvres littéraires de Simone Weil, montre la vie humaine prise dans un combat effrayant entre la force et l’attention pure qui peut la sauver.
En 1940, elle entreprend la rédaction d’une tragédie à laquelle elle travaillera jusqu’à sa mort. Ce projet lui tenait à cœur, comme en témoignent ses notes et les lettres qu’a laissées la philosophe. Basée sur le récit historique «La Conjuration des Espagnols contre la République de Venise en l’année 1618» de l’abbé de Saint-Réal, qui avait déjà inspiré Otway, Goethe et Hoffmannsthal, cette pièce inachevée est toute imprégnée de la philosophie de l’auteur.
Mon avis :
Simone Weil (1909-1943) est une philosophe et humaniste française dont le souhait est de faire de la philosophie, une manière de vivre et non un moyen pour acquérir des connaissances.
Venise sauvée est une pièce de théâtre composée en 1949, au moment où est instauré le régime de Vichy.
Il s'agit d'une description d'un régime - inspiré d'un fait réel - autoritaire : celui des espagnols face à celui de Venise.
Cette oeuvre inachevée en raison du décès prématuré de l'auteur en 1943, n'est pas sans rappeler le régime de Pétain et la collaboration avec Hitler.
Simone Weil s'est inspirée pour écrire sa tragédie, d'un récit historique écrit par l'abbé de Saint Real, un homme de lettre ayant vécu en 1674. Celui-ci raconte la conjuration avortée des espagnols contre la République de Venise en 1618.
Thomas Otway, dramaturge anglais de son état, adapta l'oeuvre de Saint Real en 1682. Simone Weil raconte à sa manière un fait méconnu de l'histoire vénitienne et espagnole dont il vaut mieux connaître les tenants et les aboutissants avant d'en aborder la lecture si l'on désire maîtriser le sens général.