Non plus à cause de «Moïse», le système de digues mobiles qui devrait mettre Venise à l'abri des flots d'ici à 2014. Ni même des JO qu'un illuminé pense pouvoir organiser dans la lagune en 2020.
Mais parce que la Mairie a chargé un industriel de produire 500 pieux en plastique provenant du recyclage de déchets urbains pour la nouvelle darse de l'île de Tronchetto.
Émotion des défenseurs de Venise, toujours prompts à s'enflammer. Fureur du Magistère des eaux, qui a commandité depuis des années des études sur des matériaux imputrescibles à base de sciure de bois et d'adjuvants composites.
Études auxquelles sont associées toutes les institutions chargées de protéger la lagune, du consortium industriel Venezia Nuova à la Surintendance et aux universités de Venise et de Padoue.Du plastique au lieu des pieux en bois qui font la singularité du paysage lagunaire.
Horreur ! Mais le marché stimule les appétits. Venise compte 6 170 groupes de pieux en chêne fichés trois par trois au fond de l'eau pour délimiter les canaux de navigation.
L'eau salée en corrode la partie immergée à grande vitesse. Au point que le Magistère doit en changer 150 par an, une dépense de 400 000 euros. Quant aux pieux auxquels s'amarrent les gondoles et autres embarcations, en robinier ou en châtaignier, ils sont plus de 90 000.
Les remplacer par du plastique, même écologique, ce serait gommer 600 ans d'histoire.
(Source : Richard Heuzé (à Rome) pour Le Figaro.fr)
(Savent vraiment plus quoi inventer pour gagner plus d'argent )